Chartes de l'abbaye des Châtelliers, en Ré
Traduction d'un vidimus des lettres de fondation et de donations faites par les prédécesseurs du seigneur de Ré à l'abbaye des Châtelliers, en date du 27 août 1498 (Archives Départementales de la Charente-Maritime, 1 J 323). 17 pages imprimées, 38 cm x 25 cm, sans date; bandeau avec écu parti France-Navarre.
Le texte imprimé que nous avons traduit est très mauvais, émaillé d'erreurs de lecture ou de composition typographique, ce qui explique plusieurs hésitations.1. Sans date
Au nom de la Sainte et Indivisible Trinité et du Père et du Fils et du Saint Esprit. Moi, Èble de Mauléon, je veux qu'il soit connu tant des " futurs " que des " présents " que, lorsque vinrent à moi les abbés Isaac, de l'Étoile, et Jean, de Trizay, et autres, et que j'ai entendu leur saint désir et amour de la quiétude, avec joie et grande liesse je les ai reçus comme des envoyés de Dieu; je leur ai donc donné, dans l'île de Ré, et à leurs successeurs, à perpétuité, pour construire une abbaye, le lieu qui est dit Breuil du Châtelier, en délimitant pour eux du bois et de la terre, en libre et absolue possession, autant qu'ils voulaient et demandaient, de sorte que ce qui est contenu dans leurs limites et bornes, bois, terre, chasse et toutes choses, soit de leur droit et volonté et libre propriété... Cependant, parce que, par amour de la paix et de la sainte pauvreté, ils décidèrent de n'avoir au dehors ni granges, ni animaux, pour assurer leur nourriture et leur habillement je leur ai donné ma part de pain et de vin de toute la paroisse Sainte-Marie, libre de toute exaction, intégralement, sans aucune retenue ou service de seigneurie, avec la concession de mon neveu Aimeri, qui a donné tout son pain de la même paroisse. De plus, nous avons donné, moi et Aimeri, selon la même teneur, autant que cela puisse nous appartenir, toutes les vignes dans le fief des chevaliers de Villeneuve et Sainte-Eulalie, et Sainte-Eulalie, et à Sainte-Eulalie toute la terre jusqu'au port Chauvet (interprétation difficile). Je leur ai donné entièrement mes fèves de Saint-Michel, à perpétuité, recueillies par mon sergent. De plus, je leur ai donné, pour leur habillement, les ventes de toutes mes venaisons de toute l'île, autant qu'ils voudront et pourront les vendre. De même, nous avons donné ensemble, moi et Aimeri, un homme probe et fidèle, Joscelin, avec ses héritiers, qui serviront les moines, dégagés et libres envers nous et nos héritiers. De plus, Aimeri leur a donné sa part d'Arnaud Robert (cf n° 9). Moi, Eble, j'ai approuvé les dons d'Aimeri. Témoins : Guillaume de Brant, Guillaume de Saint-Paul, Rainaut Gareama, Joscelin.
Après cette donation, le jour ( ?), Savari de Mauléon, après avoir visité les lieux et entendu la donation, approuva toute la donation des susdits, et la confirma en déposant un livre sur l'autel, ainsi qu'avaient fait Èble et Aimeri. De ceci ont été témoins Èble et Aimeri, Guillaume de Brant, Guillaume de Saint-Paul, Aimeri Geoffroy, Thébault de Montfaucon, Etienne Raoul, qui intervint pour le don d'Eble ci-dessus. Eustachie, femme d'Èble, concéda toute cette donation et fit son don dans la main d'Isaac, abbé, en présence de Jean, chapelain de Pissotte, Guillaume Pruvost, Aimeri de Mauléon, Joscelin, Orenjarth, fille de Raoul d'Exoudun.
Afin que cette aumône soit confirmée aux moines à perpétuité, moi, Èble, j'ai ordonné qu'elle soit écrite sur une charte que, après l'avoir entendue, j'ai munie de l'autorité de mon sceau (1).
Remarque : Ils donnent ce qu'ils reçoivent en pain et en vin dans la paroisse de Sainte-Marie et non dans celle de Sainte-Catherine de la Flotte, qui n'est pas désignée non plus dans les actes postérieurs.
2. Sans date
Moi, Aimeri de Mauléon, je leur ai donné ma part du grand pré de Sainte-Marie, au nom de la Sainte et Indivisible Trinité. Moi, Èble de Mauléon et moi Aimeri, son neveu, nous voulons faire savoir ... que, lorsque, par la grâce de Dieu, le seigneur Guichard, abbé de Pontigny, vint avec nous dans l'île de Ré, nous avons mis en sa main tout le don contenu dans une autre charte scellée de notre sceau, que nous avions concédé d'abord à ses moines, Isaac, abbé de l'Etoile, et Jean, abbé de Trizay, et ensuite, à sa demande, nous l'avons déposée dévotement sur l'autel, et nous avons accepté que l'abbaye et ses dépendances suivent la coutume de l'ordre de Citeaux. Mais comme le lieu de l'abbaye est apparu insuffisant à l'abbé, nous avons ajouté une terre et un bois hors de leurs fossés, délimités par le vieux chemin qui vient du Port Chauvet, près des essarts des Morins, jusqu'à la terre cultivée vers Sainte-Eulalie. Moi, Aimeri, je leur ai donné 10 setiers de rente annuelle, 4 de froment, 3 de seigle, 3 d'orge. Nous avons concédé aussi ce qui sera donné dans nos fiefs, sauf notre service. Cette donation a été faite en présence de Guillaume Jean, Simon de Mervent, Pierre Ost, de Châtelaillon, Aimeri Borsarth, Bonet d'Esnandes, Guillaume Robert, Raymond Garel, Etienne Raoul, Joscelin et Bernard, prêtre. Savari, neveu d'Èble, a concédé tout ceci dans la main de Guichard, abbé, en présence de Geoffroy, abbé, Isaac et Jean, moines, le seigneur Èble et Aimeri, Guillaume Robert et Guillaume Jean.
3. Sans date
Sachent tous... que le seigneur Èble de Mauléon et le seigneur Aimeri de Mauléon, son neveu, ont donné à Dieu et à Sainte-Marie et aux moines de l'abbaye de Ré la liberté de faire du charbon de brandier où ils voudront, à leur propre usage, sans en donner ni en vendre. De ceci sont témoins Bernard, chapelain, Joscelin, Ernaud Robert et plusieurs autres.
4. Sans date
Moi, Èble de Mauléon, je veux faire savoir ... que j'ai donné à Dieu et à l'abbaye de Ré, pour le salut de mon âme et de mes parents et de mes fils, 30 séterées de ma propre terre, libre et sans aucune coutume. J'ai fait ce don à Saint-Martin, dans ma chambre, dans la main de l'abbé de Ré Étienne, avec l'assentiment de ma femme Belisone (2). De ceci sont témoins Pons, cellérier, Bernard, chapelain de Saint-Martin, Pierre de Beaulieu et Geoffroy Brient et de nombreux autres. Et afin que ce don demeure ferme et stable, je l'ai fait corroborer par l'attestation de mon sceau.
Pour ce don, le seigneur Èble a eu 20 livres et 17 sous, Aimeri, son neveu, 12 livres 9 sous, Geoffroy de Trouay 6 livres 5 sous, de charité, des frères.
5. Sans date précise
Le seigneur Èble de Mauléon a donné à Dieu et à l'abbaye de Ré et aux frères ce qu'il avait dans les Marates, que Étienne Raoul posséda. Don fait dans la main d'Étienne, abbé, au château des Fontaines, dans la salle du susdit Èble, le 5 des ides de février. Témoins : Pons, cellérier, Bernard, chapelain de Ré, et Constantin, chapelain de Saint-Hilaire, et la femme du sus dit Eble, Belle Isseor (3), et Guillaume de Forges, et Guillaume de Vitré...
6. Sans date
Moi, Èble de Mauléon, j'ai donné à Dieu et à l'abbaye Sainte-Marie de Ré et aux frères qui y servent Dieu, le lieu de la Teblerie et ce qui sera nécessaire pour leur travail, dans mon bois. Témoins : Bernard, chapelain, et Pons, cellérier, Guillaume de Vitré, alors prévôt, etc.
7. 19 mai 1178
Moi, Raoul, seigneur de Mauléon, je confirme à la bienheureuse Marie de Ré et aux frères qui y servent Dieu selon l'ordre de Citeaux, dans la main d'Étienne, abbé de cette maison, toutes les donations et aumônes que mon père Eble a données, ainsi qu'elles sont contenues dans des chartes. Je leur donne de même les Marates et la terre qui est située entre le vieux Pozera (4) et l'abbaye, et l'usage par tout le bois de l'île, pour le moulin et les charrues, autant qu'il leur sera nécessaire, à condition cependant qu'ils en avertissent auparavant mon prévôt ou l'un des siens s'il est absent. Si le prévôt essayait de s'y opposer, par haine ou pour avoir de l'argent, les moines pourraient exercer leur droit sous le témoignage d'un ou deux hommes qu'ils choisiraient. Ce don a été approuvé par Guillaume, mon frère.
Scellé de son sceau. Témoins : Eustorge, prieur, Pons, cellérier de cette maison, Bernard, chapelain de Saint-Martin... Guillaume de Vitré, alors prévôt de Ré, maître Constantin, chapelain de Saint-Hilaire de Fontenay.
Fait dans la maison du susdit chapelain de Ré, le lendemain de l'Ascension du Seigneur, AD M°C° septuagesimo octavo, quarto decimo Kal. Junii.
8. Sans date
Sachent... que, au sujet du fief des Plantes de Sainte-Marie, que le seigneur Èble de Mauléon et Aimeri, son neveu, fondateurs de l'abbaye de Sainte-Marie de Ré, donnèrent à cette église, un différend s'est élevé entre les prévôts et les sergents du seigneur Raoul et les frères de la susdite église. Lorsque les dits frères, auxquels appartenait le dit fief, le firent savoir au seigneur Raoul de Mauléon, celui-ci permit aux dits frères de vendanger quand ils voudraient, soit avant les autres, soit après les autres, dans le susdit fief, les plantes qui ont été plantées ou sont à planter, et leur fief qui est à la Flotte et leurs vignes où qu'elles soient, dans leurs fiefs, soit dans la paroisse de Sainte-Marie, soit à Sainte-Eulalie, sans aucune contradiction; et le seigneur Raoul permit à la susdite église et aux frères d'extirper et cultiver librement et sans aucune exaction les brandes qui touchaient à leur terre où est située la teblerie que le seigneur Èble de Mauléon a donnée à la dite église. Témoins : Pons, cellérier, Jacques, sous-prieur, Bernard, chapelain de Saint-Martin.... ...
Ensuite le seigneur Guillaume, frère du seigneur Raoul de Mauléon, concéda cela à Saint-Martin, dans la maison de Guillaume de Vitré, en présence d'Eustorge, prieur, Gérard, sous-cellérier, Bernard, chapelain de Saint-Martin-de-Ré, Aimeri, prieur de Sainte-Eulalie...
Tout ceci a été fait de la main d'Étienne, abbé de cette église, à Saint-Martin, dans la maison de Guillaume de Vitré.
9. Sans date
Moi, Raoul de Mauléon, avec le consentement de Guillaume, mon frère, et de Savari, mon fils, je donne à l'abbaye de Sainte-Marie de Ré le défens de Sablonceaux, c'est-à-dire toute la terre et le bois, délimités par le chemin de Sablonceaux, près du défens, jusqu'au grand pré, et de plus toute la terre qui s'étend du prédit pré jusqu'à la mer d'une part, et d'autre part ainsi qu'elle entoure le marais et s'étend jusqu'à la mer, c'est-à-dire ma seigneurie entière et plénière, en libre, pure et perpétuelle aumône. Pour cette donation, j'ai reçu de l'abbaye 100 livres en charité et Guillaume de Mauléon 20 livres, et Savari, mon fils, 100 sous. Témoins : Pierre, prieur, Pons, cellérier, Bernard, chapelain... Guillaume de Vitré, alors prévôt... Cette donation a été faite à Fontenay, le jour que le prédit Raoul de Mauléon partit pour Jérusalem.
De plus, sachez que, quand les susdits frères se sont plaints au sujet d'Arnaud Robert, leur homme, que mes sergents inquiétaient, j'ai exempté le susdit Robert et ses héritiers de toute exaction et coutume, selon la concession du seigneur Èble de Mauléon, mon père.
10. Sans date
Moi, Raoul, seigneur de Mauléon et de Ré, je donne à Dieu et à la Bienheureuse Marie et aux religieux de l'abbaye de Ré, mon droit seigneurial dans toutes les choses que les dits religieux ont acquises et acquerront, sans faire aucun devoir à moi ni aux miens. De plus, je donne aux dits religieux un quart de tous les poissons royaux pris dans ma terre de Ré, d'Ars et de Loix, sans aucune retenue pour moi et les miens. Scellé de son sceau.
11. Sans date complète
Le seigneur Èble de Mauléon a donné à l'abbaye du Châtelier de Sainte-Marie de Ré une terre appelée Faugeros, après le décès du seigneur Èble, son fils. Le seigneur Raoul, voulant replacer cette terre en sa seigneurie, y fit une chasse. Il en résulta un différend entre le seigneur Raoul et les frères de la prédite église. Milon, alors abbé de ce lieu, accepta d'abandonner la susdite terre pour un quart et dix du Breuil erre (sic) et une séterée de terre qui touche à ce Breuil, qui était à Arnaud Robert. Guillaume, frère du seigneur Raoul de Mauléon, concéda cet échange...
Cet échange a été fait le 4 des nones de mars, dans le cimetière de Saint-Martin, près de la croix. Témoins : Potens, prieur, Pons, cellérier, Estorge, Giraud, Vincent, moines, Étienne, Geoffroy, convers, Bernard, chapelain de Saint-Martin, Aimeri, prieur de Sainte-Eulalie... Guillaume de Vitré, alors prévôt...
12. Date erronée
Moi, Raoul de Mauléon, avec le consentement et la volonté de ma femme Aalid et de mon fils Savari et de ma fille Eustachie, j'ai donné ma venaison damas (sic), c'est-à-dire les animaux sauvages de Ré, parce que la terre périclitait de leur infestation. Tel était leur ravage que les hommes se préparaient à fuir de l'île et la laisser déserte parce qu'ils ne pouvaient récolter les moissons des champs ni vendanger les vignes. Alphonse, alors abbé de Ré, avec son couvent, et le peuple de toute la terre, me demandèrent le rachat de la terre, en payant 10 sous pour chaque casseron ? (quartio) de vigne et également 10 sous de chaque séterée de terre; à laquelle demande, moi, avec ma femme Aalid et mon fils S. et ma fille Eustachie, avec l'avis des soldats et de mes amis, j'ai accédé et j'ai donné la liberté au peuple afin qu'ils ne subissent plus les déprédations des lapins et des lièvres par la fécondité desquels la terre risque de dépérir.
De plus, nous voulons et avons défendu que, sur la motte qui est voisine de notre monastère du Châtelier, ne soit faite nulle fortification ou autre chose qui puisse être dommageable au monastère, ou nul empêchement; cela, nous le donnons au monastère pour notre âme et nous voulons que ce soit observé éternellement par nos fils.
Fait l'an du Seigneur mil cent vingt neuf (sic), dans la main d'Alphonse, alors abbé de Ré, et Guillaume Garneau, chapelain de Saint-Martin, ... et Guillaume de Vitré, sénéchal et prévôt de Ré, et plusieurs autres.
13. Mercredi 21 juin 1217
Moi, Savari de Mauléon, j'ai donné à Dieu et à la sainte église de Marie des Châteliers de Ré et aux moines... ce que j'avais dans la paroisse et le territoire de Sainte-Marie de Ré, c'est-à-dire une aire quartenia (sic) et tout le blandinium (sic) de ma seigneurie qui doit être transporté à la prédite aire, et de même le vin qui doit être porté à ma cuve, et ce que j'avais de droit dans les terres cultivées et à cultiver, sauf cependant ma seigneurie sur les hommes, en caleva (sic) et en bian, et aussi sauf ma seigneurie en chasse et en bois...
Pour cette mienne donation ils m'abandonnèrent un clos et l'étanchage (?) et 30 muids de vin qu'ils recevaient annuellement à Saint-Martin de ma cuve qui était dans mon treuil. Ma fille Marquise leur concéda toutes ces choses. Scellé de son sceau.
Témoins : le seigneur Geoffroy de Rancon ..., Haymon, moine, Guillaume de Pont, moine, Guillaume Romain, moine, qui écrivit cette page, Gombaud, prêtre, Petens, prieur de Sainte-Eulalie et Potens chanoine...
L'an du Seigneur M CC XVII, Guilfred alors abbé qui reçut ce don, feria IV ante festum Sancti Johannis-Baptiste.
14. 1211
Moi, Aalez de Mauléon, et moi, Savari de Mauléon, nous avons donné et concédé à Eustachie, vicomtesse de Châtellerault, 60 muids de vin à recevoir annuellement à perpétuité dans notre terre appelée Ré, à notre treuil du bourg de Saint-Martin 50 muids, à Santagu (sic) 10 muids. Nous faisons ce don à la prédite Eustachie et à ses héritiers pour le tenir de nous et de nos héritiers, exempt de toute coutume ou service ou exaction quelconque. Scellé de leurs sceaux.
Témoins : ... Guillaume de Vitré, Thomas de Vitré... ...
Factum AD MCCXI.
15. 1223
Moi, Savari de Mauléon, je fais savoir que, comme une chasse appelée la chasse de la Motte était commune entre moi et l'abbaye de Sainte-Marie de Ré, de laquelle j'avais coutume de percevoir chaque année 200 lapins de rente, et comme ladite maison avait un pré près de mon pont que j'avais construit au port des pêcheurs, de ma volonté et de la volonté de Guiffred, abbé, et des frères de ladite maison, je fis un échange avec les religieux, leur abandonnant ma part de cette chasse tant en bois qu'en plain, de sorte que les dits religieux et leurs serviteurs auront le droit d'aller et venir librement par mon pont. Cependant mes hommes tiendront les terres qu'ils ont dans les limites de cette chasse, ainsi qu'ils avaient coutume de le faire, mais ce que je percevais de coutume de leurs terres, ces religieux le percevront désormais. Comme ladite moitié que je possédais dans la chasse valait plus que le dit pré, je donne le surplus à l'abbaye et aux religieux.
Je donne une autre terre qui est contenue dans les limites de ladite chasse, sauf cependant mon bois, pour que les religieux en usent à leur volonté. Si quelqu'un commettait un forfait dans cette chasse, auprès de moi si je suis présent ou de mes baillis qui pourront repérer facilement le forfait, les religieux seront tenus de déposer plainte... Si en quelque manière je manquais à cela, je veux et prescris que les religieux recourent à la cour ecclésiastique pour y requérir leur droit. Les sepulatores (poseurs de pièges?) des dits religieux dans la chasse auront même liberté que les autres sepulatores de la terre de Ré, selon la coutume de la terre.
Scellé de son sceau. Actum AD MCCXXIII.
16. 1226
Moi, Savari de Mauléon, je fais savoir que, de bonne mémoire le seigneur Èble de Mauléon, mon grand-père, donna à Dieu et à l'abbaye de Sainte-Marie de Ré et aux frères... le lieu de la Teblerie et le nécessaire dans son bois de Ré. Moi,... [il renouvelle] ... de sorte que les frères prennent dans le dit bois des branches et des rameaux autant qu'il leur sera nécessaire pour la teblerie, au bénéfice de l'abbaye.
Il a écrit " la page ". Scellé de son sceau. AG MCCXXVI.
17. Mai 1234
A., femme autrefois de noble homme le seigneur Savari de Mauléon, salut en Dieu. Sachent tous que, comme le seigneur Savari de Mauléon, autrefois mon mari, dans son ancien testament avait ordonné de restituer toutes les terres, possessions et autres choses dont il s'était injustement emparé, les exécuteurs de son testament constitués par lui condamnèrent la fortification de mon seigneur et du seigneur Raoul, son père, que mon seigneur avait construite par violence dans la motte et la chasse de Ré, au préjudice de l'abbaye de Sainte-Marie de Ré et dans sa terre, exigeant de la détruire par justice et de restituer cette motte sur laquelle elle avait été construite, à l'abbé et aux frères. Les susdits exécuteurs me mandèrent à plusieurs reprises de détruire cette fortification et de restituer la motte. Le vénérable seigneur évêque de Saintes me menaçant d'excommunication, pour le salut...., du conseil des soldats hommes liges de mon fils Raoul, j'ai abandonné à l'abbé et aux frères la prédite motte et fortification, pour en faire à leur volonté, promettant que jamais, par moi ou par une autre personne, pareils faits puissent être renouvelés.
Donné à Teneon (sic, pour Beneon), AD MCCXXX4, mense mayo.
18. Mars 1237 (vieux style)
Moi, Amable, dame de l'île de Ré, veuve de noble homme de bonne mémoire Savari, seigneur de Mauléon, je fais savoir que, comme un différend a surgi entre moi et l'abbé et le couvent de Ré, au sujet d'un treuil et construction que le seigneur Savari de Mauléon, mon mari, avait fait construire injustement dans leur terre, disaient-ils, et au sujet d'un hébergement que moi, après la mort du dit mon seigneur, j'avais voulu faire en faveur d'un homme, et de certains fossés que j'avais fait faire dans la chasse de l'abbaye, que je ne pouvais ni ne devais faire, disaient-ils, après de nombreuses altercations, vues et entendues les chartes des frères scellées du sceau de mon seigneur, moi, ne voulant aller contre leurs chartes ou détenir leurs droits, du conseil de mes hommes et autres lettrés en droit, j'ai ordonné à mon prévôt de Ré et j'ai voulu qu'il fasse détruire le prédit treuil, avec l'édifice, et aussi l'hébergement, et combler les fossés, et je veux que ne soit fait treuil ou hébergement dans la chasse de la Motte; je promets de faire observer inviolablement leurs chartes...
Actum AG MCCXXXVII, mense martio.
19. Mars 1237 (vieux style)
Moi, Amable, dame de l'île de Ré, veuve de noble homme Savari, seigneur de Mauléon, je fais savoir que, lorsque j'ai fait détruire par la main de mon prévôt, Jean Menu, un treuil et édifice de treuil que mon seigneur de bonne mémoire, Savari de Mauléon, avait fait construire dans la chasse de l'abbé et des frères de Ré, dont ils réclamaient, j'ai vendu à l'abbé et au couvent le merrain du treuil et de l'édifice, ainsi qu'il était abattu au sol et étendu.
Elle s'en tient pour bien payée.
Actum AG MCCXXXVII, mense marcio.
20. Septembre 1237
Moi, Amable du Bois, dame de Ré, autrefois femme de noble... [points de suspension dans le texte] Mauléon, je fais savoir que, comme les terres des Marattes de Ré n'avaient pas un bon écours (5) par lequel elles puissent être délivrées des eaux survenantes, parce que l'abbé et le couvent et mes hommes de Ré supportaient les plus grands dommages, perdant leurs blés semés à cause de l'inondation des eaux, desquelles ils ne pouvaient facilement se libérer, moi, voulant pourvoir à mon utilité et ... ... [points de suspension dans le texte] de Raoul de Mauléon, mon fils, et du conseil des probes hommes de l'abbé et du couvent de Ré et des autres hommes qui avaient des terres et des vignes dans les dites Marattes, je leur ai donné licence de faire un essef par lequel les dites terres et vignes puissent être libérées des eaux survenantes, lequel essef doit s'étendre des Marattes, c'est-à-dire de la terre de Guillaume Girard, jusqu'aux mates Lebaud, tant par terres que par voies en longueur, et que les possesseurs des dites terres le fassent aussi large qu'ils jugeront nécessaire. Nous avons concédé, moi et mon fils Raoul, que les possesseurs des dites terres tiennent cet essef à perpétuité, librement et tranquillement, et qu'ils le refassent, réparent comme ils voudront, afin que par lui ils aient un écours des eaux libre et exempt de charges.
Sceau d'Amable.
Actum AG MCCXXX septimo, mense septembris.
21. Mars 1239 (vieux style)
Moi, Eustachie, autrefois fille de noble homme Raoul, seigneur de Mauléon, et autrefois vicomtesse de Châtellerault, veuve et en saine mémoire, je fais savoir que, pour le salut de mon âme et des âmes du seigneur Raoul, mon père, et du seigneur Savari de Mauléon, mon frère, et de mes autres amis, et pour faire mon anniversaire, j'ai donné ... en possession perpétuelle, à l'abbé et au couvent de la Bienheureuse Marie de Ré, de l'ordre de Citeaux, de mon patrimoine, 100 sous tournois censuels que je percevais chaque année et avais sur les tènements d'Arnaud Menu, de Guillaume Menu, de Chevalier Menu, de Savari Menu et de leurs héritiers et des héritiers de Pierre Menu de l'île de Ré, que les frères de l'abbaye percevront chaque année la veille de Noël, et tout le droit ou seigneurie de coutume ou de service que j'avais sur les prédits hommes et leurs héritiers... De plus, de ma rente annuelle de vin que je percevais chaque année au treuil du seigneur Raoul, mon père, et du seigneur Savari de Mauléon, mon frère, au temps des vendanges, au bourg de Saint-Martin de Ré, des vieilles vignes, j'ai donné 15 muids de rente de prime et pur vin qu'ils percevront chaque année au temps des vendanges au dit treuil. J'ai donné aussi ... la moitié de mon cellier de Ré et la plus grande tonne qui est dans le cellier, et de toutes ces aumônes j'ai investi et saisi le seigneur Pierre, abbé de Ré, afin qu'il soit pourvu à perpétuité à la nourriture et à l'habillement de deux moines dans son abbaye, l'un d'eux qui célébrera chaque jour pour tous les fidèles défunts, en particulier pour mes ancêtres et pour moi après ma mort, et l'autre qui célébrera la messe de la Bienheureuse Marie se souviendra de moi quand j'étais vivante, afin que Dieu me donne... J'ai donné aux susdits frères ces lettres munies de mon sceau. Et j'ai demandé au seigneur Guillaume, abbé de l'Abbaye (sic, pour l'Absie), qui fut présent à cette donation, d'apposer son sceau avec le mien; témoins... (points de suspension dans le texte) ... MCCXXXIX, mense martio.
22. 1251
A tous ceux qui verront ces lettres, Amable, dame de l'île de Ré, autrefois femme de noble homme le seigneur Savari de Mauléon, de bonne mémoire, salut en Dieu. Sachez que moi, .... (points de suspension dans le texte) ... du susdit Savari, mon seigneur, donna en perpétuelle aumône à l'abbé et au couvent de Ré la moitié de son cellier qu'elle avait au bourg de Saint-Martin, de laquelle vêtus .... l'abbé et le couvent, sans contradiction de moi ou des miens, aient ladite moitié du cellier, la tiennent et l'exploitent à leur volonté à l'avenir; et je ne réclame ni ne dois réclamer aucun droit.
Donné l'an de grâce MCCLI.
23. Mars 1251
Moi, Raoul de Mauléon, seigneur de Talmond et de Châtelaillon, je fais savoir ... que j'ai, en ma bonne mémoire, avec l'autorisation et l'agrément de madame Amable, ma mère, donné .... à l'abbaye Notre-Dame Sainte-Marie de Ré, deux charretées de bois, chaque semaine, à perpétuité, pour leur chauffage, en ma forêt de Ré, à avoir et à exploiter .... après ma mort, et il est à savoir qu'en cette aumône et en ce don ils n'exploiteront rien tant que vivra madame ma mère, à moins que ce ne soit de son gré. Scellé de son sceau.
Ce fut fait l'an de l'Incarnation de Jésus-Christ M CC et cinquante, on mois de mars (6).
24. Samedi 8 juillet 1262
Amable, dame de Ré, veuve de noble homme de pieuse mémoire le seigneur Savari de Mauléon, salut en Dieu. Sachez que nous voulons et considérons que l'abbé et le couvent de la bienheureuse Marie de Ré, de l'ordre de Citeaux, aient et possèdent et exploitent librement, à perpétuité, toutes les donations et tous les droits que de pieuse mémoire le seigneur Èble de Mauléon et le seigneur Aimeri son neveu, et le seigneur Raoul, fils du dit Èble, et le susdit seigneur Savari, fils du susdit Raoul, ont donné et concédé aux dits religieux dans la terre de Ré, lesquels religieux ont exploité jusqu'au jour de la confection des présentes lettres et ainsi qu'il est contenu dans les chartes des susdites donations, et toutes les autres acquisitions dans la dite terre de Ré qu'ils ont possédées et exploitées jusqu'à aujourd'hui. Nous voulons aussi et concédons que les dits religieux aient, possèdent et exploitent pacifiquement et en toute quiétude, à perpétuité, deux charretées de bois chaque semaine que Raoul, notre très cher fils, abandonna aux dits religieux avec notre consentement, à prendre dans le bois de Ré. Scellé de son sceau.
Actum die Sabati post octavas Apostolorum Petri et Pauli, anno Domini M. CC. sexagesimo secundo.
25. Juillet 1270
Acte de Guy de Thouars, valet, seigneur de Talmond et de Ré, fils de feu Aimeri, vicomte de Thouars. Lorsqu'il a pris en main la seigneurie de Ré, il est entré en conflit avec l'abbaye, au sujet : - d'une motte qu'ils [les moines] avaient et tenaient, qui est derrière ladite abbaye, devers la mer, en laquelle souloit être la forteresse au seigneur de Ré; - d'une plaine qu'ils avaient et tenaient, qui est près de la croix, devant ladite abbaye, en laquelle souloit être le treuil au seigneur de Ré; - des chasses dans quatre bois et dans nolies (sic) qu'ils avaient aussi et tenaient; - de quinze muids de vin de rente qu'ils prenaient en vin de ses cuves de Saint-Martin; - de ce qu'il disait qu'ils avaient élargi la cloison de leur abbaye, au préjudice de sa haute justice.
Après avoir examiné les chartes des moines, il abandonne ses prétentions, et ajoute, parmi leurs droits : " cent sous de cens qu'ils ont et prennent chaque année sur les Menuteaux (cf. les Menu, ci-dessus), pour raison du don que leur fit feue Eustachie, jadis vicomtesse de Châtellerault, et toutes les terres et tous les bois qu'ils ont et tiennent environ l'herbergement de leur abbaye, ainsi que la vieille voie les enclôt devers la mer, laquelle vieille voie vient de la chapelle de Sainte-Colare (sic, pour Sainte-Eulalie) et s'en va droit au chef de l'ouche d'Arnaud Popeau qui est jouxte mon bois, cette vieille voie entre deux, et de là s'en va droit à la croix devant leur dite abbaye, et au Port Chauvet; et veux encore et octroie que la cloison qu'ils ont faite environ l'herbergement de leur abbaye soit achevée jusqu'aux terres cultivées qui se tiennent au dehors de leur grange qui est à lautram (sic) de la dite abbaye, et que les lieux situés au dedans la dite cloison, avec toute la porprinse close de mur de leur herbergement des Défens, soient francs, quittes et délivrés ... ". Il retient toutefois sa justice, sa voirie grande et petite, ses chemins, rivages, mesures..., partout en dehors de leur porprise, l'obéissance et la justice de ceux qui demeureront dans leurs fiefs, et s'il a quelque devoir sur les choses que l'abbaye a acquises, par donations ou autrement, d'autres personnes que ses ancêtres, depuis la mort de Savari de Mauléon, il ne dispense pas l'abbaye de satisfaire à ce devoir.
Si les tenanciers des vignes et des terres qui sont dans les fiefs et domaines de l'abbaye, savoir " en fief de Pouzerault et enclos aux Robertins et enclos Maunegret et enclos des Noues et en Brayant et en Faugeroux et en Bandoneau et on Plantes du grand pré de Sainte-Marie et on plante du Défens et à la combe Oyselet, ou les tenanciers des vignes qui sont encloses dedans la vieille voie dessus dite, qui va de Sainte Claye (sic) au port Chauvet envers la mer, ou des vignes ou des terres de la Marate, fissent demande l'un à l'autre sur aucunes des vignes et des terres qui sont auxdits fiefs et auxdits lieux, ou si aucuns des tenanciers ou autres forteraient (sic) l'aigret ou les raisins ou la vendange ou le devoir d'un desdits fiefs, ou exploitaient auxdits fiefs contre la volonté desdits religieux, lesdits abbé et couvent auraient le faime droit et en pourraient et devraient faire droit par devant eux, mais le ressort, quand il serait en cause, viendrait à moi et aux miens, mais de leurs autres fiefs ils n'auraient nul faime droit, sauf de ceux qui voleraient ou fourvoieraient leur complant ou leur terrage ou leur autre devoir, ou qui déroberaient raisins ou aigret ou les autres fruits qui y croîtraient, et nous ne pouvons ni ne devons, moi ni mes hoirs ni mes successeurs ni autre, faire dresser des fourches, ni pendre ni défaire homme ni femme, ni brûler ni couper les membres, ni autrement justicier dans leurs fiefs dessusdits. Et si les devant dits cent sols de rente que les Menuteaux doivent à l'abbé et au couvent, comme dit ci-dessus, ne leur étaient rendus chaque année, je veux et octroie, pour moi et pour tous les miens, qu'ils se puissent retourner et prendre gage sur les maisons et autres biens desdits Menuteaux pour le non paiement de leur cens, de leur propre autorité, sans contradiction de moi et des miens et de toutes autres gens...
Avec l'assentiment et par le conseil de Marguerite, sa mère, et de Geoffroy, sire de Châteaubriant, chevalier, époux de sa mère.
26. Novembre 1275
Charte de Guy, vicomte de Thouars, confirmant les donations de complants, terrages, garennes et autres choses, faites à l'abbaye par maître Laurent de Matha, qui les avait acquises de Savary de Civray, chevalier, qui les tenait en fief de lui.
27. Avril 1282
Geoffroy de Châteaubriant, chevalier, sire de l'île de Ré, et Marguerite de Lusignan, sa femme, dame de ce même lieu, confirment l'acte ci-dessus.
28. Lundi 31 mars 1292
Laurent de Chatre, tenant le sceau de la sénéchaussée de Saintonge pour le roi de France, fait savoir qu'il a vu une charte scellée du sceau de Guy de Thouars, alors valet, et du sceau de Geoffroy de Châteaubriant, chevalier, et du sceau de dame Marguerite, jadis sa femme, qui fut mère dudit Guy de Thouars, et commence ainsi "Ge, Guy de Thouars..." et finit ainsi : "ceu fut fait l'an de l'Incarnation Jésus-Christ, M CC et sexante et dix on mois de juignet" [c'est le numéro 25], de laquelle il extrait la clause concernant les vignes et les terres de l'abbaye.
Voici les variantes des noms propres : fief de Poussaut, cloux aux Robertins, cloux Mauegret, cloux Sendret, en Brayant, en Nayauue, en Baudonneau, Sainte Yolaye.
Sceau de la sénéchaussée de Saintonge. Fait le lundi après le dimanche que l'on chante Letare Ierusalem, l'an de l'Incarnation M CC et quatre-vingt et douze ou mois de Mars.
29. Samedi 22 décembre 1313
Charte de Jean, vicomte de Thouars, chevalier, seigneur de Talmond et de l'île de Ré, transformant la rente annuelle de 15 muids de vin vermeil pur, une mine de froment et 4 sommes de vendange vermeille, donnée autrefois par Eustachie, en 16 livres de rente annuelle, savoir 10 livres dues par Pierre Savary, à cause de Jeanne, sa femme, de Sainte-Marie de Ré, sur tous leurs biens, et, pour les 6 livres restantes, une place et des masuraux avec leurs fonds, leur verger et appartenances, le tout se tenant, que le vicomte avait au chef de la Flotte en Ré, devers la dite abbaye, en laquelle place fut jadis le treuil où l'on recevait les complants de la Flotte, tenant d'une part à l'ouche Guillé Auvet, d'autre part au grand chemin de devant la maison de Jacques Langlois.
Présents et garants maître Garin Coya, clerc, et Herbert Guyon, sénéchal de Ré. Scellé de son sceau. Donné à Talmond, le samedi avant la Nativité Notre Seigneur, en l'an de grâce M CCC treize.
30. 3 août 1452
Lettres de Louis, seigneur d'Amboise, vicomte de Thouars, ..., seigneur des îles de Marans et de Ré, contenant les lettres, chartes et privilèges donnés et octroyés par ses prédécesseurs aux religieux du couvent de Notre-Dame de Ré.
Ces lettres contiennent les textes ci-dessus et se terminent par :
Lesquelles lettres, chartres, privillèges, franchises, libertés et usages, avec le treuil des Marattes appelé le treuil aux Moines, ses circonstances, appendances et dépendances, le fief appelé l'Ouche à la Comtesse et le treuil à la Dame, le terroir du bois Gasihet, de Pouserault, du Puits Roy, des Benastières et des Marbotins (nous avons réservé quatre marbotins d'or à nous deux sur lesdits fiefs des Marbotins), le droit de passage passant et repassant de ladite île de Ré à la terre d'Aunis aux droits et profits dont ils usent et ont accoutumé user, le droit du four bannier et destreignable de tout le bourg et village de Saint-Martin de ladite île, et sur tous les manants et habitants en celui-ci, et le droit d'assise et juridiction foncière et ce qui en dépend et peut dépendre, tant en la paroisse de Sainte-Marie, es fiefs et domaines desdits religieux, que es fins et mectes de ladite abbaye, territoire et fiefs de celle-ci, et aussi avec tout le droit de garenne noble et défensable, et tout ainsi que plus à plein il est contenu par autres lettres par nous à eux données et octroyées, touchant lesdits four, passage, juridiction et droit de garenne, pour nous, nos hoirs et successeurs..., par ces présentes confirmons, louons et approuvons pour jouir, user et exploiter desdites lettres, chartres, privilèges, prérogatives, franchises, libertés et usages et autres droits dessus déclarés... , avons voulu tant pour nous que pour nos successeurs et ayant cause en ladite île et seigneurie d'icelle, que lesdits religieux, abbé et couvent et leurs successeurs en ladite abbaye, de tous les acquêts qu'ils ont faits et qu'ils pourront faire au temps à venir, en notre dite île et seigneurie d'icelle, quelque part et en quelque manière que ce soit, demeurent francs et quittes perpétuellement de toutes ventes et honneurs, et que, pour raison de ce, on ne les puisse contraindre à mettre hors de leur main lesdits acquêts par eux faits ou à faire, ou à amortir iceux, ou pour raison d'iceux en payer quelque chose à nous ou à notre dite seigneurie, en quelque manière que ce soit.
Signé de sa main et scellé de ses armes.
Donné en notre dite île de Ré, présents nos chers et bien aimés conseillers, nobles hommes messire Pierre de Plantis, chevalier, seigneur de Lagmonnière, Thibault de Burgni, écuyer, capitaine de Thouars, honorable homme et sage maître Jean Merichon, licencié en lois, conseiller du roi notre sire et son Elu en pays de Saintonge, ville et gouvernement de la Rochelle, Jean Savari, écuyer, honorables hommes et sages maîtres Pierre Buget, licencié en lois, et Thibault Girard, licencié en décret et notre secrétaire, le tiers jour du mois d'août, l'an de Grâce mil quatre cents cinquante et deux, présents en outre Jean Guillandron et Mathurin Viam, nos prévôt et procureur de Ré. Donné comme dessus, ainsi signé Louis Damboise, T. Girard, du commandement de Monseigneur.
Notes
(1) Isaac a été abbé de l'Etoile de 1147 au plus tôt à 1169 au plus tard (Gallia Christiana, tome II, 1352-1353). Jean, abbé de Trizay, n'est signalé par ailleurs qu'aux environs de 1165 (Ibid., 1444). Savari de Mauléon, neveu d'Eble, est vivant en 1155 ou après (AHP XXV, Chartes de l'Absie, p. 123).
(2) Pour le nom Belisone, voir ci-dessous : Pulchra Isseor. Ce nom est transcrit Isodis dans Archives Historiques du Poitou, tome XX, p. 31-33.
(3) Pulchra Isseor, en latin.
(4) Cf. Pouserault, au n° 30.
(5) J'ai traduit par " écours " la forme essevum du texte. Il s'agit d'un dérivé régressif d'un verbe essèver, " drainer ", qui a son correspondant phonétique en Poitou : "essaiguer".
(6) Son testament, publié dans Archives Historiques du Poitou, tome 58, p. 291-294, porte la même date.