NOTE SUR LA CLOCHE D'ANNEPONT
(canton de Saint-Savinien, Charente-Maritime)
En publiant des extraits des registres paroissiaux d'Annepont, Charles Dangibeaud a reproduit quelques-unes des notes du curé Jacques Besse (1740-1771). Parmi ces notes figurent les lignes suivantes, relatives à la cloche.
" Le 15 mars 1751, je fis descendre la cloche de cette paroisse sur la voute du clocher, parce que les bandes qui l'attachaient à son joug étoient trop lasches, cassées pour la plupart et à demi clouées. Pierre Parfait fils, maréchal, époux de Catherine Garlopeau, racomoda, allongea, fortifia lesdites bandes, fit de nouveaux cloux pour les attacher et fit une nouvelle bande pour soutenir la plumace, à l'opposite de la bande qui est près de la corde ; il mit aussi des goupilles neuves sur le joug. Tout cela se fit depuis dix heures du matin jusqu'à six heures du soir du même jour que ladite cloche fut remontée et mise dans sa place.
La cloche étant descendue, je lu autour, prez des ances, ces deux lignes : Monsieur le prince de Talmon a été parain et madame la princesse de Talmon a été maraine. Mre Gilbert, curé, Seguin et Parfait.
Au bas, près du bord, est écrit : Le Brun m'a faite en 1737. Les armes de monsieur le prince de Talmon et celles de madame de Bullion, son épouse, sont sur ladite cloche, acolées dans un meme blazon.
Cette cloche pèse 240 livres. Ayant été cassée elle fut refondue en 1737. Le sieur Million en fit le marché pour trente livres avec les susdits Seguin et Parfait. Ce Seguin est Pierre Seguin, moulinier, époux de Marie-Anne Saillant, décédé le 22 de may 1739. Parfait est Jean Parfait, maréchal de cette paroisse, époux de Madeleine Plumet, père de celuy qui a racommodé les susdites attaches.
Le 15 may 1737, ladite cloche fut bénie par monsieur Pierre Patry, doyen, chanoine, curé de Taillebourg et Saint Savin, archiprêtre et conceiller à la chambre ecclésiastique, décédé le 29 octobre 1749. Cette cloche fut nommée Frédéric du nom de monsieur le prince de Talmon.
Ce monsieur Gilbert est monsieur Jean Gilbert, mon prédécesseur imédiat, qui, retournant de Saint Jean d'Angély le samedi 19 décembre 1739, fut tellement saisi par le froid, au sortir de cette ville, qu'il fut obligé de se retirer chez monsieur Roquet, curé de Mazeray, où il mourut dans la nuit. " (Archives Historiques de la Saintonge et de l'Aunis, tome XL, 1910, pp. 367-368).
Publié dans Aguiaine, revue de la Société d’Études Folkloriques du Centre-Ouest, tome XIX, 12e livraison, novembre-décembre 1986, p. 732.